Fafounet écrit :
(Posté le: 06/09/2008 à 04h54)
"C'est pas compliqué, la clef du bonheur est en fait de s'accepter tel qu'on est avec nos défauts et nos qualités, apprendre à rire de nous-mêmes, avoir du fun et s'amuser... malgré le stress de la vie... Ne pas s'en faire inutilement et profiter au max de cette vie... lâcher son fou, rester jeune dans sa tête... en profiter..."
Pas du tout d'accord.
S'accepter avec les tares psychologiques accumulées durant une enfance judéo-chrétienne délétère, nous faussant l'esprit avec son manichéisme misérable, c'est pire qu'une erreur, c'est un crime.
Relire Nietzsche. Dieu est mort. Nous sommes aujourd'hui libres ! Libres de nous reconstruire sur les ruines de valeurs assez ridicules pour nous faire croire à un autre monde. Il n'y a qu'un monde : celui que nous créons sur cette terre, et c'est sublime - il n'y a pas de dieu => nous sommes maîtres de notre destin.
La nature, c'est le chaos. A nous-mêmes incombe le soin de nous construire à notre gré (lire "La sculpture du corps", du philosophe méconnu Michel Onfray).
A commencer, donc, par le corps. Apprendre à le contrôler (par ex. avec l'aide du yoga de Patanjali), à le maîtriser de façon à en faire une machine parfaite (l'assouplir, l'entraîner, qu'il ne soit jamais un frein à notre soif de plaisir), lui donner toute la puissance et l'efficacité qui lui permettront de faire face à n'importe quel ennemi (la musculation bien comprise et les arts martiaux sont là pour ça)...
Cela pour permettre - j'y viens - l'accès à une vraie jouissance (jamais inhibée) du moment présent et, une fois surarmé mentalement et physiquement, de n'admettre aucune morale autre que celle forgée par nos études autodidactes et notre entraînement permanent (cf. "Le yoga intégral" de Sri Aurobindo).
Nous devons être des "chercheurs de vérité" et de beauté dans le moindre de nos actes si nous voulons parvenir à dépasser notre condition d'humain et parvenir, non pas au "bonheur" - mot imbécile renvoyant encore au manichéisme -, mais à la sérénité.
Et voilà, en qqs mots nous sommes passés au mental. Contrôle et puissance du corps, et nous obtenons contrôle et puissance du mental. Nietzsche, qui avait profondément étudié les philosophies orientales, l'avait bien compris - il a sacrifié sa vie dans cette quête -, et nous a légué ses livres d'éveil - ceux des dernières années (avec "Ainsi parlait Zarathoustra", puis "Par-delà bien et mal", "La généalogie de la morale", etc.).
Il n'a pu en profiter lui-même. Mais l'histoire commence à lui rendre justice. Cf. "Explosion 1" et "Explosion 2", de Sarah Kofman - géniale exégète de Freud, de Platon et de Nietzsche -, pour comprendre combien il était encore difficile dans les années 90 d'enseigner Nietzsche en fac, tellement il bouleverse l'ordre établi par la tyrannie du judéo-christianisme et de ses ronds de cuir.
Il nous incombe l'immense honneur d'être les dignes héritiers d'un art de vivre à l'enseigne du Siegfried de Wagner. Siegfried, l'homme libre, dur, joyeux et sain par excellence.
Terence