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Marre de la Pluie

La famille d'un ou d'une dépressive

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Clio - 58 ans - Belgique - créé le 10/12/2008 à 15h58
Clio
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Bonjour,

J'ai une amie dont le mari souffre d'une dépression sévère, qui a été hospitalisé plusieurs fois. Elle souffre énormément dans sa vie quotidienne et le reste de la famille également.

Personnellement, à part l'écouter, je me sens complètement démunie pour l'aider efficacement. Y aurait-il parmi vous, des personnes qui ont déjà dû affronter ce genre de chose, ou qui connaissent des moyens pour soutenir cette amie.

J'avoue que devant la méchanceté gratuite de son mari, devant tout ce qu'il lui fait subir ainsi qu'à son enfant, je ne sais que dire.

Elle n'est tranquille que quand il est hospitalisé, mais apparemment, les hospitalisations ne changent pas grand chose à son état de santé.

Tous les conseils seront les bienvenus, car j'en arrive à craindre qu'elle ne craque et déprime elle aussi !

Merci beaucoup

Terence - 49 ans - France métropolitaine - posté le 10/12/2008 à 18h02
Terence
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Sujet hyper délicat, et te répondre, Clio, relève de la gageure - chaque cas de dépression étant unique, né de "l'histoire personnelle", comme dirait Freud, du patient.

De plus, depuis une quinzaine d'années les pays occidentaux dits civilisés vivent une véritable pandémie de pb psychologiques - laquelle fait le bonheur des arnaqueurs de la pensée que sont d'une part le 3ème pouvoir - les médias - et d'autre part les astrologues, voyants, marabouts et autres exploiteurs de la détresse d'autrui.

Ces deux intros constituent - j'en suis bien conscient Clio - des lapalissades. Cependant, les choses les plus évidentes sont souvent celles que l'on oublie le plus facilement - encore un coup de notre système nerveux préprogrammé aux stations en farceuses interférences.

Primo, te dire que la seule solution pour que ton amie s'en sorte, c'est de... trouver des remèdes qui adoucissent son mari.

Bien. Alors juste mon petit témoignage.

Nombre de mes ami(e)s, à Paris, sont sujets à ces troubles souvent négligés - au début, ils paraissent à l'entourage des espèces de caprices permettant de justifier ces sautes d'humeur et ces irresponsabilités qui font les choux gras des TCC.

En réalité, de simples TOC, des montées d'angoisse, des attaques de panique, ou de banaux petits coups de blues, sont souvent annonciateurs de troubles chroniques plus profonds - le pb étant de discerner chez l'individu ce qui germe en lui.

Je n'ai aucune confiance dans les médecins - généralistes ou spécialisés -, ils sont total nazes devant un cas particulier. Leur formation les entraîne à marcher aux étiquettes et à traiter sans tenir compte du passif et de l'actif de la personne individuée, des tenants et aboutissants, et de la balancer dans un sac notice mode d'emploi, qui ne fera qu'aggraver sa situation.

Alors que faire ?

Psychanalyse ? Non. Trop long. Thérapie comportementale et cognitive ? Non. Autour de moi, je ne vois que des échecs. Thérapie transcendantale ? Une arnaque. Etc.

Les médocs. Là, on tombe très vite dans le n'importe quoi. Les antidépresseurs sont de + en + remis en question, des études américaines sur + de 10 000 sujets, avec expériences de type placébo, ont montré leur inutilité totale dans la plupart des cas (on n'en est plus, comme y'a dix ans, à en faire la panacée, loin de là).

D'ailleurs, là pareil, j'ai des amis que les antidéps n'ont fait qu'achever de démolir. Que ce soit le Prozac, l'Athymil, le Déroxat, l'Effexor... tous aussi nuls, dans la pratique (attention, je ne suis pas spécialiste du sujet, je m'attends à être contredit, et c'est très bien ainsi - l'important est de lancer la réflexion comme l'a fait Clio, avec au bout l'espoir de pouvoir donner qqs pistes à son amie déstabilisée par la maladie de son mari).

* posts limités à 4 000 caractères --> suite ci-dessous *

« Les seuls êtres réels sont ceux qui n'ont jamais existé. » (Oscar Wilde)

Terence - 49 ans - France métropolitaine - posté le 10/12/2008 à 18h04
Terence
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Alors que faire ? (bis)

Au passage, j'en appelle à Atanaïs, dont l'expérience en milieu hospitalier devrait nous être précieuse, et à Flouc, depuis peu en ces lieux mais qui me semble pouvoir apporter un éclairage particulier sur les thérapies psy, étant un passionné d'ethno-anthropologie - ce qui lui permet peut-être de nous filer un regard réflexif sous un angle peu exploité...

A propos, joyeux anniv à Michel Foucault, qui vient de fêter ses cent ans !

OK. Soyons pragmatiques. Ce que je conseille, c'est de s'en tenir dans un premier temps aux anxios. Pas n'importe lesquels. Le Séresta 50 est inoffensif, et permet une stabilisation de l'humeur. Pour les moments de crise, Xanax 0,50, inoffensif également, mais effet hyper efficace. Surtout, sauf si ça glisse vers un état borderline ou carrément une psychose, pas de neuroleptiques (destructeurs des endorphines et de la sérotonine).

Bcp de repos, et à tout prix lui permettre de redécouvrir ses passions. Quelles étaient ses passions d'enfance. Le rediriger vers elles, et lui donner les moyens de les pratiquer à nouveau. Bcp de tendresse, bien sûr, et - très important - ne jamais faire aucun reproche ! Il les interpréterait comme autant d'attaques personnelles et plongerait plus encore. Une nourriture appropriée (chacun sait que l'appareil digestif est directement lié au mental), et là, quiconque me connaît un tant soit peu sait que mon dada c'est le végétarisme.

"La nourriture gouverne notre destinée", comme le reconnaît le Japonais Namboku Mizuno dès la fin du XVIIIème siècle.

Pour finir, je dirais qu'il importe, pour sortir d'une dépression :

1) D'absorber une nourriture correcte - dictée par l'analyse de sang.

2) De se sentir compris (pas de reproches, comme je l'ai dit plus haut) et écouté.

3) De trouver un médoc permettant une stabilité de l'humeur (sinon, gaffe à la confusion mentale).

4) De lui permettre de pratiquer à nouveau ses premières passions. Sans le brusquer, il faut parler, que l'idée semble venir de lui-même, et là avoir l'à-propos de le brancher dessus.

5) D'éviter de le laisser s'endormir dans l'abêtissemnt, genre le laisser s'affaler devant la télé à grignoter des cahouètes - ça c'est la lente décrépitude assurée.

6) De le laisser parler de lui sans arrêt, même si ce n'est pas si facile à supporter. Oui, q'importe s'il se complaît dans des billevesées, qu'il se lâche et s'exprime.

Ceci dit, ce n'est que mon opinion de néophyte, et je la partage.

Dsl, j'ai été obligé de faire court - 2 posts de 4 000, c'est "just" sur un tel sujet.

LOVE

Terence

« Les seuls êtres réels sont ceux qui n'ont jamais existé. » (Oscar Wilde)

Membre inconnu - posté le 10/12/2008 à 19h56
Désinscrit

Je me garderais bien d'intervenir du point de vue professionnel car la dépression n'est pas du tout ma spécialité. Mes patients sont déprimés mais à juste raison, la dépression est une vraie maladie mortelle dans beaucoup de cas et pas un simple TOC qu'il suffit de soigner avec des médicaments et des thérapies comportementales.

Je ne connais que mon expérience personnelle. Mon oncle n'a eu de fin que de détruire tout son entourage pour traduire son mal être existentiel avant de se suicider en se tirant une balle dans la tête.

Le seul conseil que j'ai à te donner Clio c'est d'être à l'écoute de ton amie, toujours présente en cas de besoin quelle que soit l'heure ou le jour. Je pense que ce qu'elle demande c'est un petit ilot de douceur où se réfugier dans toute cette mer de haine.

Clio - 58 ans - Belgique - posté le 11/12/2008 à 10h03
Clio
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Merci chère Flo

Je pense qu'on a affaire ici à un homme qui n'a jamais eu de passion (il avait une ferme) et il est tombé malade voici 15 ans. Il n'a plus jamais quitté cet état dépressif et son comportement est vraiment le même que celui de ton oncle.

J'ai souffert une fois de dépression, suite à de graves problèmes professionnels, mais les dépressions réactionnelles sont gérables, et curables. Je ne pense pas que ce soit si facile avec les dépressions endogènes.

Suite à ce post ici sur le forum, je viens de visiter plusieurs sites parlant de dépression, mais à part quelques lignes sur un site, partout on parle de la personne dépressive, mais nulle part, on ne parle de la souffrance de la famille de la personne dépressive.

Or ici, le mari de mon amie s'attaque à elle en paroles, mais aussi à sa fille qui est à l'université heureusement, donc, elle n'est chez ses parents que les week-ends. N'empêche, le papa et mari dépressif casse et son épouse et sa fille, et elles en souffrent énormément. Il les rabaisse sans arrêt et transforme leur vie en cauchemar. C'est une situation horrible pour elles deux, et elles non plus ne recoivent guère de compréhension de leur entourage. On propose à mon amie de divorcer ... mais elle ne veut pas divorcer d'un homme si malade ...

Pour ma part je ne donne que très peu de conseils, mais je vois qu'elle se détruit, c'est sûr !

Membre inconnu - posté le 11/12/2008 à 10h21
Désinscrit

Bonjour Clio,

Je suis interpellée en lisant tes post, et effectivement dans ce genre de situation, la meilleure chose qui puisse arriver à ton amie serait d'être séparée de ce mari qui "malade",rend tout le monde malheureux et détruit tout ce qui l'entoure. Même les tranquillisants ne peuvent résoudre ce genre de situation car il y a d'après ce que tu expliques un véritable "harcèlement" moral j'espère pour elle que ça s'en tient au "moral" justement et que ça ne va pas plus loin...Que peuvent les amies et les gens de l'extérieur, de la famille, pas grand chose à mon avis, car si cette personne est dépressive depuis si longtemps, il reste dans cet état, donc en quelque sorte préfère faire subir son mal être aux autres plutôt que d'essayer de se soigner. La dépression c'est très difficile, je suis également passée par là et j'en garde encore aujourd'hui de douloureuses séquelles, et parfois je rechute, mais, il est vrai que pendant ces périodes difficiles, on a tendance à se renfermer et parfois à s'en prendre aux autres, et à son conjoint en particulier, mais dans mon cas, je parviens à me contrôler et j'ai souvent plus de tristesse que de haine.

Le problème dans cette famille doit être résolu de l'intérieur et non l'inverse, si cette personne ne veut pas se faire aider et se soigner dans le but d'aller mieux et de ne plus persécuter sa famille de la sorte, alors, je ne vois d'autre issue que l'éclatement du couple et peut être serait ce bénéfique pour ton amie...

Quoiqu'il en soit, il faut être à l'écoute et présente afin de la soulager de ce lourd fardeau!

Bonne journée

Françoise

Membre inconnu - posté le 11/12/2008 à 10h26
Désinscrit

Clio,

ton amie est dans une situation très difficile, d'un coté il y a son propre bonheur et de l'autre son mari qui est très malade. Si elle le quitte il y aura toujours les "bons pensants" qui diront que c'est une honte de quitter un homme si malade. Il faut aussi comprendre que les grands dépressifs sont aussi de grands manipulateurs, ils font du chantage affectif. Mon oncle tenait ma tante en lui disant que si elle partait il se suiciderait. Il a finit par le faire et ce n'est pas par hasard qu'il a choisi ce moyen.

Les conseils ne servent à rien, le temps seul apportera la solution quelle qu'elle soit. Heureusement des tas de gens guérissent d'un état dépressif majeur.

Terence - 49 ans - France métropolitaine - posté le 11/12/2008 à 10h29
Terence
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Ma chère Clio,

Il aurait été utile que tu précises dès ton premier post qu'entre eux il n'y avait plus d'amour. J'ai répondu en pensant que - même si la maladie leur faisait mener une galère conjugale - leur amour tenait tjrs.

Et donc, pour que ton amie ne tourne pas en rond pendant des années, il fallait trouver une voie de guérison. J'ai donné qqs repères.

Bien. Si elle ne veut pas divorcer "parce qu'il est si malade", c'est donc que ce n'est pas parce qu'elle l'aime encore. Donc, c'est clair maintenant, elle n'éprouve plus d'amour pour son mari.

En conséquence, elle doit choisir entre mourir à petit feu (et pour le coup, accepter que sa fille soit marquée à vie par l'attitude de son père) et divorcer. Conclusion : si elle a un tant soit peu d'amour pour sa fille, elle doit divorcer. Point-barre.

Pas d'autre solution.

Nulle lâcheté n'écarte la main du bourreau.

Terence

« Les seuls êtres réels sont ceux qui n'ont jamais existé. » (Oscar Wilde)

Clio - 58 ans - Belgique - posté le 11/12/2008 à 12h31
Clio
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Merci de vos avis et votre gentillesse.

Merci aussi de m'avoir dit que les grands dépressifs sont aussi de grands manipulateurs .... Je crois que là, j'ai un argument pour essayer d'expliquer à mon amie que je la vois souffrir de plus en plus, et que ce n'est pas en restant auprès de son mari qu'elle va le voir guérir. Je pense qu'une situation qui dure depuis aussi longtemps, il n'y a plus aucun espoir de la voir s'améliorer.

D'un autre côté, je connais aussi une dame que j'aime vraiment beaucoup, qui est malade depuis très longtemps, mais qui essaie de s'en sortir, (avec des hauts et beaucoup de bas); mais comme l'a dit si bien ombrelle, elle est remplie de tristesse et non de haine. Il me semble que c'est une différence de taille pour ceux qui appartiennent à l'entourage des personnes dépressives.

Terence, quand tu ne crânes pas, tu es vraiment sympa ...

Clio - 58 ans - Belgique - posté le 11/12/2008 à 12h31
Clio
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Ouille, je me demande si c'était vraiment quelque chose à dire à un modérateur ....