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Marre de la Pluie

Parler de "races" humaines, c'est déjà du racisme, et pourtant...

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Terence - 49 ans - France métropolitaine - créé le 18/12/2008 à 16h14
Terence
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[Sujet d'histoire, d'ethnologie et de sciences morales et politiques - je me dois cependant de le mettre dans le salon "Morale et philosophie".]

...Et pourtant, donc, on entend encore parler de "race noire", "race jaune", "race indienne", etc., et même de "race aryenne", "race arabe", ou de "race juive" ! /

La confusion sur un mot aussi important que le mot "race" - car divisant les êtres humains selon des critères physiques bidons, ou selon leur ethnie ou religion -, est véhiculée, à mon sens, par 4 vecteurs :

1) Les médias - selon leur habituel besoin de mettre des étiquettes, quitte à oublier toute déontologie -, continuent d'employer ce mot pour diviser le genre humain en catégories, et distribuer les bons points selon les "races" - et ceci, souvent, de façon très insidieuse.

2) Les Américains continuent à employer ce mot de "race" sans sourciller, personne - sinon les universitaires spécialistes en bio-ethno-anthropomorphisme - ne le remet en question. Et ça les arrange bien - qd par ex. certains Etats républicains osent prétendre que les afro-américains ont un QI inférieur aux "caucasiens" (les blancs).

Barack Obama leur a donné une leçon - bien que lui-même se définisse comme "noir" plutôt que comme métis, ce qui là aussi peut prêter à confusion (pour ex., écouter son fameux "Discours de Philadelphie" du 10 mars 2008).

3) Les études actuelles en biologie et génétique se mêlent de plus en plus les pinceaux. On sent bien qu'à force d'essayer d'être "précis", ils réintroduisent la notion pernicieuse de race humaine (laquelle, rappelons-le, date du milieu du XIXème siècle avec le Français Gobineau et son "Essai sur les inégalités des races humaines").

A force de vouloir disséquer les différences génétiques, ethniques et sociobiologiques, on en vient à un méli-boulga indigeste qui permet notamment à la "nouvelle droite" de faire joujou avec des concepts malsains.

4) La cerise sur le gâteau - si je puis dire -, c'est que la CONSTITUTION française elle-même a tjrs été incapable de corriger la phrase : "Est interdite toute discrimination selon l'origine, la race et la religion."

...Tiens tiens, selon la Constitution française, il y aurait tjrs des "races" ???

Voilà. Je vous ai concocté ce petit speech pour avoir votre avis, quel qu'il soit - en fonction d'un texte de base qui, bien que perso, ne peut - je crois - souffrir aucune contestation.

Cependant je peux avoir été imprécis - n'hésitez pas à me corriger tout en apportant votre pierre à l'édifice, l'important est que les opinions et réflexions - historiques, ethniques, morales - puissent être débattues pacifiquement et en conscience.

Terence /

« Les seuls êtres réels sont ceux qui n'ont jamais existé. » (Oscar Wilde)

Metatron - 38 ans - France métropolitaine - posté le 18/12/2008 à 21h53
Metatron
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Tu oublies le vecteur : dictionnaire.

Ah oui. Race est aussi définie de la sorte ( comme étant un ensemble d'être humain, fossile ou non, divisé par des critères physiques communs héréditaires indépendamment de la situation géographique et de la langue )

Ici donc, il est fait référence à une espèce.

Ceci étant, si je suis une amie du dictionnaire c'est bien pour me rappeler que les mots eurent un sens qui n'étaient pas stupide à la base, qu'on ait jugé "utile", "nécessaire" voir "intelligent" de les dévier pour les "moderniser" est une autre histoire...

Ainsi, race fut d'abord pour désigner l'ensemble des membres d'une famille, généralement grande et bourgeoise.

Ainsi nous parlions de la race des rois de France.

Heh.

N'avaient rien de physique entre eux sinon un ADN....

Nous parlons donc d'ascendance ( ou de descendance )

Ce que je ne trouve pas stupide.

Le mot a donc évolué et race fut utilisé en parlant d'un comportement que les aristocrates devaient avoir, qui est encore utilisé parfois.

Quelqu'un de racé. Il est donc, partiellement, fait allusion à son pedegree mais à son comportement. Il doit être distingué.

Je cite : "Origine noble; p. méton., élégance, distinction naturelle.

De race. M. de Talleyrand avait eu beau se mêler à la Révolution, il était resté, lui, un homme de race, gardant au fond beaucoup des idées ou des instincts aristocratiques (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 12, 1869, p. 118).

Vous êtes de très vieille race; pourquoi diable avez-vous laissé tomber la particule, Jacquemin? (Bazin, Blé, 1907, p. 132). M. de Charlus, se rappelant qu'il était de race plus pure que la maison de France (Proust, Sodome, 1922, p. 1067)."

Ainsi, il est question de noblesse. D'où l'expression "fin de race"

Qui fut + tard détourné pour être, péjoratif, comme des dégénérés ( je suppose qu'on y a fait aussi allusion pour le précédent exemple de la race des rois de France ! .... oh Metatron !! que tu es mauvaise langue )

Ainsi, on attendait des aristo ceci : b) P. méton. Comportement attendu d'un(e) aristocrate; en partic., élégance, distinction, assurance naturelle dans l'affirmation d'une personnalité marquée.

ex : Il avait ce don que je prise fort chez les gens de race, de parler sur le même ton, des mêmes choses, et avec le même sentiment, au dernier des roturiers et au plus titré des aristocrates.

Jammes, Mém., 1922, p. 135.

Maintenant les races en soit non rien de péjoratives. Elles existent. Si des petits imbéciles utilisent ce terme pour marquer une différence, ils sont aussi une race : celle des imbéciles.

Le mot dérange aujourd'hui. Tout comme on ne peut pas dire, afin d'expliquer un comportement spécifique dans une situation donnée, par exemple "Le Black a dit blablablabla"

Aussitôt, autant celui qui dit que celui qui écoute ( et même ceux qui le font en douce ) penseront qu'il est question de discrimination.

Mais la chose est là : il existe des différences autant physique que comportementale, que psychologique. Parce que ce sont des peuples différents et aussi, parce qu'on a voulu inculqué que c'était différent et donc "pas pareil-tu-peux-pas-comprendre"

De là, chacun à renforcer encore + les différences.

Est-ce vraiment un problème ?

Et si nous étions tous des moutons ?

Metatron

Membre inconnu - posté le 19/12/2008 à 02h19
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Mais qu'est-ce qui fait exactement que certaines personnes se croient supérieures aux autres de par leur couleur de peau, leur religion, leurs convictions?

Ne sommes-nous tous pas nés de la même façon? Sachons être un peu humbles dans ce monde où l'individu doit être jugé en fonction de ses actes et pas de son apparence.

Tout celà renvoie un peu trop à l'eugénisme si cher à DARWIN qui a dévié dangeureusement vers les convictions nazies où les blonds aux yeux bleus étaient la "race" supérieure.

En cherchant sur internet d'où venait exactement ce mot "race", j'ai trouvé sur wikipédia une citation de Tahar BEN JELLOUN dans son livre "le racisme expliqué à ma fille".

" Le mot « race » ne doit pas être utilisé pour dire qu'il y a une diversité humaine. Le mot « race » n'a pas de base scientifique. Il a été utilisé pour exagérer les effets de différences apparentes, c'est-à-dire physiques. On n'a pas le droit de se baser sur les différences physiques - la couleur de la peau, la taille, les traits du visage - pour diviser l'humanité de manière hiérarchique c'est-à-dire en considérant qu'il existe des hommes supérieurs par rapport à d'autres hommes qu'on mettrait dans une classe inférieure. Je te propose de ne plus utiliser le mot « race ».

Meltho - 55 ans - France métropolitaine - posté le 19/12/2008 à 21h16
Meltho
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Pourquoi pourrait-on parler de "races" chez les chiens mais pas chez les humains ? Nous sommes aussi des animaux après tout.

Le concept de "race" a beaucoup été utilisé pour hiérarchiser les humains, alors maintenant dès que quelqu'un parle d'une race humaine, on le prend pour un raciste. C’est dommage.

Les différences morphologiques entre un caniche et un doberman sont beaucoup plus grandes qu’entre deux hommes. Les différences morphologiques entre les êtres humains sont cependant indéniables.

Le terme « race » utilisé pour définir les origines ethniques d’une personne ne me dérange pas. Le portrait robot d’un criminel dans une enquête policière indique tout de suite la race. C’est un critère de distinction, pas de jugement ! Qu’il soit blanc, noir, rouge ou vert, l’important c’est de réunir tous les éléments possibles pour identifier et appréhender le criminel. A l’identique, quelqu’un qui a perdu son chien va indiquer en premier sur son avis de recherche la race de son chien !

Xenonphile - 63 ans - Maroc - posté le 19/12/2008 à 23h57
Xenonphile
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le mot "race" a pris dès son premier emploi cette connotation particulière de classement des êtres humains. C'est vrai la dérivation de "race" a donné "racisme", terme tant employée par certains groupes pour faire valoir une race par rapport à une autre race humaine. Ce terme est toujours à la mode par une certaine catégorie d'êtres humains et ne la comprennent que dans le sens négatif.

Lorsqu'on ce chien est de la race telle, on ne voit dans ce mot qu'une certaine descendance et ne choque personne; par contre cette même phrase ne peut avoir une bonne compréhension si l'on parle d'une personne.

XENON