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Je vous propose en ce beau topic né un 24 décembre - snif, j'ai pas de sapin et chuis tout seul - de nous faire découvrir un court extrait de roman.
Ce court extrait sera sensé nous convaincre d'acheter le roman et de le lire... Ceux qui auront été convaincus nous tiendrons ensuite au courant...
S'ils l'ont acheté, s'ils l'ont lu, s'ils l'ont aimé.
Et - pourquoi pas ? - peut-être auront-ils envie de nous exprimer plus longuement (dans ce même fil) leur opinion sur ce roman qu'ils auront grâce à vous découvert.
Je commence.
En fait, là, je vais taper le tout début d'un conte de Villiers de l'Isle Adam paru en 1883 dans un recueil appelé "Contes cruels", son chef-d'oeuvre avec son roman "L'Eve future" et surtout sa pièce de théâtre "Axel".
Je voudrais vous convaincre de lire un conte qui s'appelle "Véra".
En voici donc un petit extrait. J'ai choisi le tout début.
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"L'Amour est plus fort que la Mort, a dit Salomon. Oui, son mystérieux pouvoir est illimité.
C'était à la tombée d'un soir d'automne, en ces dernières années, à Paris. Vers le sombre faubourg Saint-Germain, des voitures, allumées déjà, roulaient, attardées, après l'heure du Bois. L'une d'elles s'arrêta devant le portail d'un vaste hôtel seigneurial, entouré de jardins séculaires. Le cintre était surmonté de l'écusson de pierre, aux armes de l'antique famille des comtes d'Athol, savoir : d'azur, à l'étoile abîmée d'argent, avec la devise "Pallida Victrix", sous la couronne retroussée d'hermine au bonnet princier.
Les lourds battants s'écartèrent. Un homme de trente à trente-cinq ans, en deuil, au visage mortellement pâle, descendit. Sur le perron, de taciturnes serviteurs élevaient des flambeaux. Sans les voir, il gravit les marches et entra.
C'était le comte d'Athol.
Chancelant, il monta les blancs escaliers qui conduisaient à cette chambre où, le matin même, il avait couché dans un cercueil de velours et enveloppé de violettes, en des flots de batiste, sa dame de volupté, sa pâlissante épousée, Véra, son désespoir."
Terence