Évangélisation :
- L'évangélisation fait partie intégrante de la mission que Dieu a confiée à l'Eglise. Cette mission est partie intégrante de la Missio Dei dans le monde.
- Cette évangélisation est l'affaire et la responsabilité de chaque chrétien, de part sa vocation baptismale.
- Cette évangélisation contiendra toujours la proclamation claire du message selon lequel le salut est offert en Jésus Christ comme don de la grâce et de la miséricorde de Dieu.
- Cette évangélisation peut et doit être convaincante (et même persuasive) : tous les chrétiens ont le droit de rendre témoignage à l'évangile devant tous les hommes, y compris des chrétiens. Ce témoignage peut légitimement inclure la proclamation persuasive de l'Evangile dans le but d'amener les gens à la foi en Jésus Christ.
- Il existe un droit légitime à évangéliser qui fait partie de l'exercice de la liberté de chaque individu et de l'Eglise (ce que le juriste nous a confirmé). Mais en versus de cette affirmation, nous disons aussi ensemble le respect scrupuleux de la liberté de conscience, conscience inviolable.
Prosélytisme :
- On trouve dans les Ecritures le mot "prosélyte" (προσ-ήλυτος, racine : venir) : celui qui arrive, qui vient à... Par extension : celui qui vient à la foi juive.
- Le terme s'est ensuite appliqué positivement au christianisme. On le retrouve dans des anciennes liturgies "d'accueil des prosélytes".
Traditionnellement donc, le mot est lié à la dimension de l'accueil, avec tout ce que cela suppose d'attention à l'autre.
Je ne sais par quel retournement le prosélyte n'est plus celui qu'on accueille mais celui qui va vers les autres, qui évangélise ! En tout cas, c'est cette deuxième acception toujours positive qui donnera "prosélytisme" au sens positif, un "prosélytisme de bon alois" en quelque sorte. Lorsque Sébastien Fath en a parlé, c'est dans cette acception, dans le sens d'une évangélisation explicite, dynamique, persuasive et recentrée sur le message du Salut. En ce sens, il a raison de noter que ce prosélytisme-là conduit à l'œcuménisme comme à la rencontre de nos contemporains. C'est le témoignage de l'histoire du mouvement œcuménique dont la racine (fin XIXe) est à la fois la question missionnaire (on ne peut évangéliser de manière divisée) et celui du service de l'homme (l'Eglise n'est crédible que si elle prend en compte "tout l'homme", dans sa dimension personnelle autant sociale et politique : c'est le courant du Christianisme pratique).
Un premier glissement sémantique définira le prosélytisme négativement. C'est celui qui se trouve souvent dans nos dialogues œcuméniques. Il signifie alors transférer l'allégeance d'un chrétien d'un groupe ecclésial à un autre par des méthodes dépourvues de respect, de délicatesse et de charité. C'est cette compréhension qui pousse à distinguer évangélisation et prosélytisme. Ici, le prosélytisme n'est plus seulement évangéliser mais évangéliser avec l'intention de discréditer l'autre Eglise, de se placer en concurrence, en faisant la promotion de sa propre communauté de foi.
Source : www.protestants.org