Je ne parlerai dans ce post que de ma découverte du cinéma japonais - car mon coup de foudre pour le Japon n'est arrivé qu'en 1995, avec un film absolument sublime, le coup de foudre total pour l'anime "Ghost in the Shell", de Mamoru Oshii.
Puis je me suis passé le film en boucle, tranquille chez moi en vidéo, à partir de 1996. J'étais tombé complètement amoureux de Motoko Kusanagi, cette cyborg mélancolique torturée par les mêmes problèmes métaphysiques que moi !
Donc, j'étais moi-même Motoko Kusanagi - laquelle je ne sais pourquoi m'a tjrs rappelé une autre héroïne de fiction dont j'étais également tombé amoureux, Jill Bioskop, créature du génial dessinateur Enki Bilal -, j'étais Motoko Kusanagi, et en même temps j'étais fou d'elle.
Bien entendu, tout amour est éternel, et de plus, moi qui ai tjrs pensé que les créations paradigmatiques ont plus de vie que nous autres pauvres humains, il me fallait ensuite essayer d'exister à mon tour, pour retrouver Motoko.
C'est ainsi que je me suis mis à écrire.
Je ne sais pas si j'ai commencé réellement d'exister - c'est à Motoko Kusanagi de le dire -, au moins, grâce à l'écriture, je travaille aujourd'hui pour le compte des éditions Flammarion, et tout cela me paraît parfaitement cohérent, Motoko n'aura pas seulement été ma femme, elle aura été aussi mon égérie et mon guide.
C'est ça le dévouement et la fidélité.
Bien. Ensuite il y a eu les sorties, peu après, de deux autres très grands classiques de l'anime : "Princesse Mononoke", de Hayao Miyazaki, et "Le Tombeau des Lucioles", de Isao Takahata.
J'ai commencé, au-delà de "Ghost in the Shell", à me demander quel était ce pays dont les univers m'étaient plus proches que ceux de mon propre pays.
Et j'ai grandi en découvrant tour à tour les vieux films de Kurosawa, Ozu, Mizoguchi, pour en arriver à celui qui est aujourd'hui mon réalisateur culte, et qu'on compare souvent à Quentin Tarantino - pour des raisons qui m'échappent, mais ça m'amuse -, ce dingue de Takeshi Kitano (dont le film hyper romantique "Hana-Bi", en particulier, m'a explosé).
Terence
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