[quote] Terence a écrit :
Une personne nous est-elle destinée ?
J'ai bcp de mal à répondre à cette interrogation. On pourrait répondre que dans l'idéal ce serait merveilleux, on pourrait répondre que dans l'idéal ce serait une catastrophe... si nous ne la rencontrons pas - ou si nous passons à côté, par manque de discernement.
Qd bénéficions-nous d'assez de discernement pour "savoir" ? Par ex., ce qu'on appelle le coup de foudre, c'est une sensation sublime. On dit que ce n'est pas de l'amour... et pourquoi donc ? Trop d'émotion soudaine serait une attraction trompeuse ?
[Je souris, car ça me fait penser à cette merveilleuse chanson de Brassens... "Les Passantes", un hymne à l'amour anonyme et éphémère.]
J'ai eu des coups de foudre d'une violence inouïe... et qui se sont prolongés plusieurs années, avec la même intensité - un nirvana permanent.
Celle, ou celui, qui nous est destiné - c'est un idéal romantique, et pourtant j'y crois. J'y crois, et cependant j'ai déjà aimé, du plus profond de moi-même, plusieurs fois. Est-ce irrationnel, de croire en l'amour éternel, et d'aimer plusieurs fois ?
Il n'y a pas de réponse rationnelle à ces mystères - et c'est très bien ainsi.
Paul Verlaine :
"Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend."
Seule la poésie peut répondre.
Terence
PS : Quant à être possessif, oui je le suis. Cependant je ne saurais priver ma partenaire de sa liberté. Je suis possessif mais n'ai aucunement peur d'être abandonné.
[/quote]
____________________________________________________________________________
Je me suis quoté moi-même (j'avais publié ce post au bas de la 1ère page de ce topic)...
Il y a des points qui ne me semblent pas clairs, dans mes propos. J'y suis sensible en particulier parce que hier soir, j'étais rongé par le doute (au point d'essayer de me saouler - moi qui ne bois jamais !).
Donc j'ai relu mon post, et vais essayer de l'éclaircir.
En intro et en substance, j'avais parlé de "destinée". Or je ne crois pas au destin. Je crois qu'il existe des rencontres "miraculeuses", mais qu'il faut bcp d'à-propos et un zeste de folie pour saisir ces "inquiétantes étrangetés" - l'Unheimlichkeit - à la volée.
Mon PS, surtout, me pose problème.
Possessif, je le suis AVANT que la relation physique ne commence. Avant le corps à corps, je suis mort de trouille, car ma bien-aimée peut être liée, ou se lier, avec qqn d'autre - et sans que j'en sois informé - la liaison n'ayant pas encore débuté, l'un comme l'autre sommes totalement libres de faire joujou ailleurs.
Pendant ce passage obligé, je ne suis maître de rien - et surtout pas de mon imagination, qui va faire défiler tout ce qui peut me torturer. Là, je ressens une hyper possessivité. Où est-elle ? Que fait-elle ? Qui voit-elle ? Etc.
C'est hard.
En revanche, déclaration faite, aveux d'amour réciproque, corps et âme unis par la première nuit, il me semble - naïvement peut-être - que nul obstacle ne pourra jamais plus se mettre en opposition.
Même si alors ma compagne - "la chair est faible", comme dit ma mère - "ne dis jamais, fontaine je ne boirai plus de ton eau", comme elle dit aussi, la bougresse -, même si, disais-je, ma compagne craque une nuit pour un autre, je n'en suis aucunement blessé. Au contraire, je me remets en question, et me dis : "Nous nous aimons, il lui a manqué qqc, à moi de mieux la combler de joie et de plaisir."
Il n'y a plus de possessivité aucune, lorsque je vis avec mon amour.
Pour finir, cet axiome élémentaire : de toute façon, son bonheur est infiniment plus important que le mien - puisque je l'aime. Agissant en conscience, j'applique tout naturellement ce principe.
Zéro souffrance, pourvu qu'elle soit heureuse.
Terence /
/