Le mot "rancune" m'a tjrs posé question. Cest comme le mot "haine". Je ne me souviens pas avoir jamais éprouvé de la haine contre qui que ce soit, et la rancune non plus je crois ne l'avoir jamais connue.
J'ai été menacé de mort, bafoué, roué de coups, j'ai été trompé, mis plus bas que terre, j'ai perdu à cause de qqn l'un de mes jobs les plus agréables et les plus lucratifs, j'ai connu ces traîtres, ces lâches, ces êtres machiavéliques qui par pure cruauté vous tendent des guet-apens monstrueux...
Je n'en ai jamais éprouvé de rancune. Et pour cause ! je ne leur en voulais même pas sur le coup. J'ai des souvenirs très précis des situations subies, et me souviens comme si c'était hier de la souffrance éprouvée. Mais pourquoi leur en aurais-je voulu ?...
Bon, je crois qu'il y a de l'orgueil dans mon "incapacité" à en vouloir à qqn. Qqn qui me fait une crasse ne mérite pas une seconde que je lui fasse en plus l'honneur de me préoccuper l'esprit, et je me refuse à m'encombrer l'esprit de toute pensée négative.
Mon hygiène de vie, et l'hygiène de mon mental, sont trop importants. J'ai trop à faire, pour moi et pour autrui.
Cependant la remarque de Finou, "si l'on faisait du mal aux êtres que j'aime le plus au monde, là ça ne passerait pas..." Là, j'avoue que je n'ai pas de réponse définitive. Quelle serait ma réaction ? Je crois sincèrement que là non plus je n'aurais ni haine, ni esprit de vengeance, ni quoi que ce soit de sentiment négatif.
Les êtres qui nuisent sont d'abord des malades. Il faut, non pas les plaindre, mais les soigner. Les aider à trouver ce qu'il y a de lumineux au tréfonds d'eux-mêmes.
Ceci me fait penser au livre formidablement beau et généreux d'Oscar Wilde, "De Profundis". Il y écrit par exemple :
"Si tu veux une devise pour la lire à l'aube et au crépuscule, trace sur les murs de ta maison, pour les faire dorer par le soleil et argenter par la lune, les mots suivants :
TOUT CE QUI ARRIVE A AUTRUI VOUS ARRIVE AUSSI A VOUS-MÊME."
Ce qui signifie que celui qui fait du mal à autrui se condamne lui-même. Et que si on rend le mal par le mal, on se condamne aussi soi-même.
Terence