Citation : Je me demandais aussi jusqu'où peut on prendre des risques pour changer d'orientation professionnelles? J'en connais qui ont tout lâché pour aller chercher du boulot en Inde ou aux USA, san le moindre $ en poche... pour moi c'est suicidaire pourtant certains ont ainsi réussi à faire fortune. je sais pas mais moi j'oserais pas franchir ce pas !
Tu sais, Izanagi, je me pose la question exactement inverse.
C'est-à-dire : Comment peut-on accepter de vivre avec des habitudes - s'habituer à une situation tranquille étant si sclérosant pour l'esprit -, alors que les expériences nouvelles et inattendues sont ô combien plus enrichissantes ?
Personnellement, chaque fois que je suis arrivé à une vie hyper aisée matériellement, j'ai tout donné à des oeuvres caritatives pour retrouver la joie merveilleuse de repartir de zéro.
Et, par ex., j'ai tjrs mis un point d'honneur, qd je passais mon temps à voyager, à partir seul et sans un sou. Sur place, la débrouille, puis les rencontres les plus improbables et les plus fécondes, et on se retrouve vite, sans l'avoir voulu, à nouveau homme de pouvoir et avec du fric à ne plus savoir qu'en faire.
Alors se présente à nouveau le danger de la vie facile, et je recommence.
Bien sûr, chacun a sa propre histoire et a dû apprendre - ou non - à se débrouiller seul dès le plus jeune âge. Ce qui est mon cas. J'ai commencé à bosser dès l'âge de seize ans en usine, ma famille étant trop pauvre pour me payer mes études (d'ailleurs je n'en ai jamais fait, et m'en félicite). A 18 ans, je suis parti en Afrique (depuis Nantes, ma ville d'origine) avec pour seule richesse la moto que j'avais réussi à m'offrir avec mon maigre pécule.
Et ainsi de suite... Mes meilleurs moments sont tjrs ceux-là, ceux où je me retrouve isolé sur des terres souvent hostiles, avec un méga problème à résoudre, comment trouver de quoi manger ? Où dormir ? Coupé du monde, et m'interdisant bien sûr de demander une aide quelconque à un ami resté en France.
Bien sûr, parfois je craque, et j'ai le souvenir d'une nuit en Birmanie, seul, entouré d'hommes braquant sur moi leurs Kalachnikov. Très sûr de moi... mais les larmes aux yeux car je suis un grand sentimental - et je m'étais soudain mis à penser à une fille que j'avais aimée qqs années auparavant.
Je crois bcp au mot de Karl Wallenda qui, à 73 ans, disait encore : "Marcher sur le fil du rasoir c'est vivre, le reste n'est qu'attente."
(En revanche, qd je vis une histoire d'amour au quotidien, je deviens plus prudent, le bonheur de ma bien-aimée passant avant toute autre chose.)
Terence